En France, les plus grandes entreprises ont l’obligation de rédiger un rapport RSE annuel et les moins grandes sont incitées à le faire. Pour les sociétés qui désirent diminuer leur impact, il représente une étape importante du parcours. Énergivore et moyennement efficace, il ne doit pourtant pas devenir un objectif, mais bien rester un moyen.
Aussi connu sous le nom de Déclaration de performance extra-financière, le rapport RSE est un document périodique rédigé par l’entreprise qui l’oblige à questionner ses pratiques et à identifier les lacunes sociales, écologiques ou éthiques de son fonctionnement. À l’entreprise de fixer ensuite ses objectifs pour les réduire et, l’année suivante, d’en publier les résultats, en même temps que de nouveaux objectifs.
Puisqu’il est public, le document avait pour vocation de permettre au citoyen-consommateur de s’éclairer et, avec le jeu de la concurrence, d’enclencher un cercle vertueux de responsabilité au sein des entreprises.
Pour beaucoup d’entreprises volontaires et de bonne foi, le reporting RSE est devenu le principal levier de la politique RSE. Dans ce cas, il est largement insuffisant :
« L’impact du mouvement de mesure et de reporting a été survendu […] une approche plus agressive est nécessaire » – Kenneth P. Pucker, CSO de Timberland.
Le rapport RSE est un outil utile, notamment pour pousser sa réflexion sur son impact. Il ne doit devenir ni un objectif en lui-même, ni un frein.
Le principal, ce n’est pas le rapport, c’est ce qu’il est censé contenir.
Mesurer, étudier, perfectionner son activité, c’est possible, y compris sans son rapport RSE ! Veja le montre très bien, puisque sa réflexion est continue, complexe et qu’elle l’amène fournir des chiffres moins bons que la concurrence. L’entreprise choisit en effet d’inclure le Scope 3 dans son étude, c’est-à-dire les émissions de CO2 qui ne sont pas liées à la fabrication du produit, mais à l’ensemble de son cycle de vie (ex : fournisseurs, collecte pour recyclage, etc…).
« Si nous comparons nos résultats à ceux d’autres entreprises, nos émissions de CO2 sont élevées. Pourquoi ? Parce que nous avons tout pris en compte. » – Veja
Si vous sentez que le rapport RSE constitue une étape trop importante de votre politique RSE, qu’il vous aide à mener votre réflexion mais vous freine pour passer à l’acte, rien n’interdit de faire sans lui !
Quelques ressources :
Pour retrouver un de nos articles sur les embuches de la transparence : https://bit.ly/3gnOE68